23ème concours du brasseur amateur – FIBA – Palmarès

VINGT-TROISIÈME CONCOURS DE BIÈRE D’AMATEUR DE SAINTE-MARIE-CAPPEL

Une nouvelle fois, comme il est de tradition, l’association Les Amis de la Bière a organisé son concours de bière d’amateur à Sainte-Marie-Cappel.

Cette année, cinquante-huit (55) bières ont été livrées aux papilles des jurés dégustateurs rassemblés le samedi 25 septembre 2021 dans le gymnase du village sous la présidence de Jean-Jacques GAYRAUD, le président du jury.

Constituées de :

onze (11) bières blondes;

treize (13) bières blondes à dominante houblon;

quinze (3) bières ambrées ;

quatorze (13) bières brunes ou noires;

quatorze (14) bières autres;


Ces bières ont été expédiées par trente-et-un (31) brasseurs amateurs de nombreuses régions de France.


Ont été désignés vainqueurs, chacun dans sa catégorie les candidats suivants:

M. SION Régis de WIMEREUX (62) pour les bières blondes;

M. FRICOTEAUX Patrick de NEUFLIZE (08) pour les bières blondes à dominante houblon;

Pas de classement pour les bières ambrées en raison d’un nombre trop faible d’échantillons inscrits;

M. FRICOTEAUX Patrick de NEUFLIZE (08) pour les bières brunes ou noires avec une bière noire « Stout »;

M. DEPECKER Ludovic de ROUBAIX (59) pour les bières autres avec une bière « Blanche à la framboise »;


Par la suite, le jury final constitué spécialement de six jurés a dégusté chacune des bières primées lors de la phase précédente.

C’est la bière présentée par M. FRICOTEAUX Patrick de NEUFLIZE (08) qui est sortie gagnante de la compétition avec la bière blonde à dominante houblon.

Un diplôme et un tablier millésimé ont récompensé chacun des lauréats, le vainqueur toutes catégories recevant en outre un trophée à l’effigie de Gambrinus

Palmarès complet disponible ci-dessous.

Palmarès FIBA 2021

Rubrique@Net : Les jeunes

La génération Y à peine établie voici que les Z pointent déjà le bout du nez dans le Nord-Pas de Calais. Les jeunes, culottés, audacieux et en même temps insouciants, ces cadets qui nous renvoient dans nos vingt-deux mètres avec leur « t’inquiète je gère » promettent de nous en faire voir de toutes les couleurs. Alors que leurs goûts peuvent changer au grès des « like » sur les réseaux sociaux, à leur façon ils apprennent de leurs ainés et forgent leur expérience. Ils sont préoccupés par l’environnement, le bio. Ils sont en mode découverte de la bière et ses traditions mais aussi apportent leurs innovations.

Les jeunes sont joueurs, beer pong et autres jeux à boire ont la côte même si de ce côté-là ils risquent de découvrir le mauvais côté des excès en tout genre. Ils ont inventé le réseau social orienté bière, le SimCity version brasseur, les blogs, podcast, les applis, les séries web et Netflix et tout le microcosme qui va avec : les influenceurs, les bloggeurs, les youtubeurs, les tweeteurs, tous des beer geeks ! Et si ça peut servir à rencontrer et échanger, se montrer, se fédérer, ils n’ont pas de limites.

Les jeunes ont des idées, on peut leur faire confiance pour nous surprendre, en innovant ou au contraire en remettant au goût du jour les bouteilles consignées, en dépoussiérant le bar du coin en nouveau concept de « bar à bières », en perfectionnant le vieux growler ou la glacière, en reprenant la boite de son grand-père, en créant le calendrier de l’avent façon beer lover. Ce sont les rois du contre-pied car, dans le même temps, d’autres développent des algorithmes pour créer la bière du futur sur base d’intelligence artificielle ou ouvrent le premier salon virtuel du brasseur.

Les jeunes n’ont pas beaucoup de budget, alors ils se débrouillent pour dénicher les bons plans bière sur leur smartphone avec Toogoodtogo par exemple, les plus malins pourront même boire des bières gratos. Là aussi le covid est passé et de nouvelles pratiques sont apparues, on se fait beaucoup livrer maintenant et le click and collect a du succès aussi.

Ils découvrent la bière, passent de la phase »beurk j’aime pas » à « on sent bien le dryhopping sur celle-là », ils évoluent et progressent en fréquentant (sauf fermeture… ) les bars, terrasses, cafés, restaurants, estaminets et boites de nuit, les fêtes et festivals, lieux majeurs pour toutes les découvertes.

 Idem dans le cercle familial, grand lieu d’échanges, le confinement ne va pas aider à revoir le tonton qui leur ferait découvrir une Duchesse de Bourgogne ou leur parlerait du temps où il allait acheter sa St Sixtus à Westvleteren. Reste le cercle familial proche, plus restreint évidemment, où un jour, curieux ou lassés des « softs » proposés par les fast food, ils finiront par aller goûter la Rodenbach à papa ou une craft locale en stock à la cave, mais pas touche à la Charles Quint car interdite aux moins de 35ans, on ne « kiffe » pas une Ommegang.

Cela dit, parlons entreprise, l’argent étant le nerf de la guerre, comment font-ils pour trouver des fonds pour s’installer quand ils arrivent les mains vides sur un marché inconnu des banquiers trop frileux ? Hé bien ils partent voir ailleurs et ils trouvent le crowdfunding, les micro-crédits, les prêts d’honneur, le financement éthique ou la débrouille. Pour certains le pari a fonctionné, pour d’autres la stratégie devra être reconsidérée mais le financement participatif a le vent en poupe, KissKissBankBank, Miimosa, Ulélé, Tributile, Tudigo, mettent en ligne de nombreuses campagnes avec à chaque fois plusieurs niveaux ou solutions de retour sur investissement.

Certains jeunes ont bouleversé les codes avec succès, la brasserie écossaise Brewdog a tout chamboulé, ligne de produit, philosophie, design, apport de fonds et actionnariat participatifs au moyen de leur programme Equity for Punk, influence sur les réseaux sociaux, partage de recettes, tout cela en produisant des bières goûteuses et authentiques. Paradoxal vous avez-dit ? Exemple à suivre ? Dans la région chez Anosteké on sent bien aussi cette énergie, ils jouent, eux, sur d’autres valeurs clef, notre patrimoine, les estaminets, le régional, les Flandres, la bière bien sûr et le consommer local.

Les amis, il faut savoir rester jeune et la bière est un très bon moyen d’y parvenir, regardez ce ne sont pas quelques siècles chez Meteor qui les empêchent de se donner un sacré coup de jeune, et pour 25 ans de brassage on dira que la question ne se pose même pas pour d’autres. Et après tout, si à 78 ans Paul chante « Let it beer » et à 62 ans Bruce hurle encore « Run to the beers », on peut penser que la bière doit aider à rester jeune. La bière fontaine de jouvence, concept intéressant qui demande vérification, à la bonne votre les jeunes.

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Pierre ULTRÉ

Rubrique@Net : En voyage

Les voyages font partie de l’ADN des brasseurs, d’abord pour aller choisir et acheter leurs matières premières, leur matériel, trouver des fournisseurs, négocier, présenter et vendre la production, dans les foires, salons, expositions, participer aux concours, mais aussi pour se former, transmettre, aller chercher de nouvelles idées, des influences, de nouvelles techniques, pour échanger avec des confrères ou simplement par curiosité, pour chercher l’inspiration, laisser traîner les yeux. Rappelez-vous l’origine des IPA ou encore la provenance de la levure carlsbergensis : les voyages.

Ajoutons les voyages de détente, ha les vacances ! Alors brasseur ou pas, sortons de notre bulle, allons un peu voir ce qui se passe plus loin. Y aurait-il de la bonne bière ailleurs que dans les Hauts de France ? Les destinations ne manquent pas, un coup d’œil rapide sur une carte nous montre l’étendue des possibilités, la répartition est globale, mondiale.

Avant de partir quelques conseils : savoir commander une bière dans la langue du pays visité, savoir combien elle va vous coûter, connaître les us et coutumes pourrait éviter certains faux-pas. Pendant le voyage il est rare de boire de la bonne bière alors une fois arrivé, pendant la sieste, il ne faudra pas laisser votre bière au soleil. Ne pas s’emmêler la latitude et la longitude pour ne pas perdre tout le monde et enfin ne pas se tromper de destination en allant voir les Amis de La Bière en Pologne, oups !

Partons, loin tant qu’à faire, au-delà de Fleury-en-Bière (F), disons plein Est, dépassons la commune de Bière (CH), survolons Munich pour voir si l’ont fait la fête ailleurs aussi, allons piquer une tête dans la piscine de Tarrenz, dépassons Pilsen et faisons du bateau à Prague, trouvons des Thraces en Grèce. Osons mettre le cap sur le moyen Orient et des « bières »… orientées, c’est bon comme là-bas dit, on a bien entendu parler d’un Festival de la bière au Maroc ? Si le cœur vous en dit, faites un crochet par l’Afrique et ses spécialités.

Cap à l’Ouest, une escale à Burton Upon Trent puis direction la Guadeloupe pour remonter vers St Pierre et Miquelon, aller saluer les canadiens et découvrir des amoureux et pionniers de la craft beer et suivre leur série de reportages, ils peuvent « péter de la broue, tabarnak ».

En Amérique prendre le train à la gare centrale de New-York et, en y regardant bien, trouver une Thiriez de Noël. Aller à la Maison Blanche voir si la brasserie a survécu au cataclysme et tâter le terrain en matière de tendance dans ce pays précurseur. Dire bonjour aux dames en bottes roses. Visiter l’église de Pittsburg et allumer un cierge à St Arnould. Discuter avec John Kimmich un expert de la hazy beer (absent de la Rubrique@Net N°2, mais il yen a tellement…)

Sinon direction le grand Nord, en Scandinavie découvrir un brassage ancestral et sa levure typique le kveik ou pourquoi pas visiter la brasserie la plus extrême ?

Beaucoup plus loin, au pays du soleil levant faites connaissance avec les bières et traditions du Japon ou du Vietnam et savourez une 333 export, ça ne s’invente pas. En Chine allez donc faire un tour à la fête de la bière façon 21e Siècle. Ils ont même leur concours réservé aux bières asiatiques à Singapour. Chez eux l’arrivée des craft beer et du brassage amateur se fait simultanément, ils découvrent tout en même temps et les brasseurs sont plutôt des expatriés.

Enfin aller jusqu’aux antipodes et se rendre compte qu’ils ont déjà tout ce qu’il faut et qu’ils s’y connaissent autant que nous, Australie, Nouvelle Zélande, Tahiti, île de Pâques, Hawaii ça micro-brasse partout, même de la NEIPA ou du hard seltzer comme aux states.

Les plus sportifs peuvent essayer de suivre ce grand voyageur un peu espion lui aussi ou se payer un petit voyage dans l’espace pour … cultiver de l’orge, ou encore devenir un « coureur des boires » et partir partout autour du globe et, peut-être un jour, revenir. Ou pas…

Alors les Amis, profitez de ces temps de confinements où les zeppelins ont du plomb dans l’aile pour préparer vos futures destinations, le monde de la bière est vaste, vivant et collaboratif comme jamais il ne l’a été. « Rester c’est exister, mais voyager c’est vivre » comme disait le vieux sage, « regarde au-delà de ce que tu vois » comme disait le vieux singe.

Le couvre-feu peut avoir du bon, donnez vous du temps, pour la lecture de la Gazette par exemple, de magazines, enrichissez votre culture zythologique et biérologique, faites de beaux projets, en dégustant votre bière. À votre santé mes gens.

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Pierre ULTRÉ

Décès de Pierre-André DUBOIS

Pierre André DUBOIS nous a quittés.
Membre fondateur des Amis de la Bière en 1985, il portait le numéro 11.
Il fut le second président de notre association de 1990 à 1995 en succédant à Charles PETITEAU. Nous rendons ici hommage à son engagement.

Il repose au funérarium de HASPRES où ses obsèques auront lieu à le jeudi 21 janvier à 14h30. Le rendez-vous est fixé à 14h15.

L’ensemble des Amis de la Bière présente ses condoléances à toute sa famille en ces moments difficiles.

Rubrique@Net : Les Experts

Ste Hildegarde et nombre de ses prédécesseurs inconnus ont pendant 12000 ans apporté leur expertise à la création d’un breuvage, dont Philippe LEBON aurait un jour officialisé le nom pour les quelques siècles à venir, la bière. À l’ère industrielle des experts de tout poil, de tous pays, de toutes spécialités, de tous niveaux aussi,ont continué à faire vivre cet élan insufflé depuis la nuit des temps et ceci pour notre plus grand bonheur.

Les moines, par leur savoir et leur labeur,ont contribué à la transmission, à l’amélioration et à l’aboutissement de ce produit d’une extrême complexité. Ils sauvegardent leur savoir-faire maintenant grâce aux laïcs et les labels bière d’Abbaye et Trappiste restent un gage de qualité et de bières savoureuses. Les brasseries abritent aussi évidemment de nombreux experts « maison » par générations entières parfois. Chez SPATEN, par exemple, où la famille SEDLMAYR a mis au point la fermentation basse, prosit !

Parallèlement les gousteurs et experts des bonnes pratiques sont apparus, les Eswards Cervoisiers et leurs descendants à la DGCCRF (un peu moins poétique) ou encore au niveau européen la EFSA et ses scientifiques de pointe qui légifèrent sur les directives et cahiers des charges à imposer.

Il y a les experts du contenu mais aussi les experts du contenant. Mettre au point le tonneau a dû exiger la mise en commun de nombreux savoir-faire chez les Gaulois, peut-être autant que cette débauche d’ingénieurs pour la languette des canettes d’alu… Si ça se trouve, la bouteille en papier, fait peut-être encore travailler de nombreux experts en ce moment même, dans le secret des bureaux de R&D, allez savoir.

Une expertise ça se travaille, ça se développe, ça se diversifie ou ça se spécialise. Dans la recherche, les labos, des carrières se dessinent. Les mastodontes du business raffolent aussi des experts en marketing, packaging, piping, cleaning, lobbying, advertising, merchandising et tutti-quanting.

La levure s’est octroyé les services d’un génie, Louis PASTEUR et aujourd’hui les experts de chez Fermentis travaillent toujours à améliorer ces petites bêtes qui, au grand dam des mathématiciens, se multiplient en se divisant. La levure c’est leur gagne-pain.

L’orge et son malt ont leurs experts aussi et la bataille fait rage car les intérêts sont mondiaux, volumes, qualité, diversité et nouveautés, adaptation aux consommateurs, stratégies sont au rendez-vous.

Pour les experts du houblon ? Voyez la Rubrique@Net n°1.

En dégustation certains ont développé une expertise reconnue. Biérologues, zythologues, Ronny COUTTEURE, Roger PROTZ ou Mickael JACKSON (le Beer Hunter et non le King of Pop) ont leurs descendants et descendantes qui écument les brasseries, les bars, les supermarchés ou juste leurs frigos pour certains(nes).

D’autres comme Elisabeth PIERRE se font une place méritée dans le milieu au travers de nombreux médias, magazine, guides, encyclopédie, podcast, TV. Ici c’est la passion qui mène à l’expertise et parfois jusqu’à la publication de sites experts.

Les passionnés trouveront facilement maintenant une formation sur le Net ou un Bar à Bières comme on dit de nos jours pour se faire guider par des experts et progresser.

Un protocole de dégustation ? Un programme de certification ? Une appli ? Pour ceux qui veulent officier dans les concours: le BJCP.

Certains accumulent à eux seuls une telle science du brassage que nous les appelons alors Maîtres. Ils maitrisent leur sujet, forment, découvrent, créent, explorent. D’ailleurs nous n’oublierons pas l’un d’eux réputé pour ses « bébés Senéchal ».

Enfin, devinez par qui tous ces gens se font servir une bière lors d’une petite soif ? Mais par des experts du service bien sûr, certifiés Cicerone, voire des sommeliers de la bière.

Alors les amis vous pensiez peut-être aux Experts à New York, Los Angeles ou Miami ?

« Y’en a » comme disent les Tontons, et même si quelques crimes sont commis…, cultivons plutôt le bon goût, l’harmonie, le savoir vivre et le savoir partager, autour d’une bonne bière, c’est de l’amitié liquide.

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Pierre ULTRÉ