Rubrique@net : Apprendre et transmettre

On nous prophétise un remplacement de l’humain par l’IA à très court terme, une mise au placard, une relégation en seconde zone, un classement au rang des antiquités. Mais que fait l’Intelligence Artificielle si ce n’est que collecter, mettre en forme, et redistribuer l’information ? Comment va-t-elle faire avec ses petits bras pour tenir un fourquet ? Côté bière, l’apprentissage et le partage du savoir, si on y pense bien, ont  été pratiqués de tout temps. Le brasseur, qu’il soit débutant, arpète ou maître, expert, a toujours appris et transmis. La science, le matériel, les goûts, les modes, tout évolue et, selon Darwin, il faut s’adapter , apprendre, transmettre….ou disparaitre.

Alors il y a matière à s’instruire, de la fabrication à la gestion de l’entreprise, de l’approvisionnement à l’embauche des collaborateurs, de la politique RSE à la comptabilité, de la veille technologique au suivi des normes et règlementations, on est loin du char à bœufs, des recettes à la « on fait avec ce qui a », loin de la brasserie à papa et des levures cachées sous le chapeau. Le brasseur a du pain (liquide) sur la planche, même l’amateur édite ses recettes sur logiciel, programme son brewmaster et connait les profils des levures, le nez dans les bouquins, la tête dans les forums.

Depuis longtemps les brasseurs se forment et ils vont continuer à se former, ils apprennent, appliquent, expérimentent, valident, et un jour, peut-être, à leur tour, ils enseigneront ou simplement transmettront. Ils contribueront à perpétuer cette grande tradition : brasser, déguster, juger, contrôler, améliorer, ils aideront à développer, péréniser une activité, assurer un revenu, voire engranger quelques bénéfices…

Parfois on apprend de ses erreurs ou on apprend à ses dépends, le mieux reste  d’engager cette démarche par soi même, d’aller chercher sa formation, dans sa région, en France ou même à l’étranger, dans des écoles prestigieuses ou des institutions réputées. Dans les livres pourquoi pas ou sur internet. Au mieux accéder à une formation digne de ce nom, prodiguée par des organismes reconnus  qui délivrent de vrais diplômes ayant valeur auprès des professionnels, de l’administration (et des banques), des organismes qui délivrent des cours de qualité, dispensés dans de vrais centres avec des profs, des tableaux noirs, une cour de récré et la cantine bien sûr. Bref, pour décrocher un titre de brasseur (RNCP37438), de houblonnier (RNCP 38093) ou obtenir un Diplôme d’Université Opérateur de Brasserie.

Là on parle de grosse formations, de socles mais on peut également rester à niveau, s’améliorer, grâce à des formations plus légères, moins onéreuses voire gratuites. Bien entendu sur le Net on trouve de tout en e-learning, pitch learning, MOOC, sous forme de  webinaires (merci Pierre), ou de masterclass la classe !…si Charlemagne voyait tout ça …

D’autre formules voient le jour comme un nouveau compagnonnage, certains proposent  même de modifier les règles du parcours actuel des compagnons pour l’adapter aux contraintes du métier de brasseur. Des écoles de formation liées à des brasseries apparaissent ainsi que des sites dédiés, tout un microcosme qui se met en place.

Quoiqu’il en soit la brasserie ce n’est pas de la blague, pour preuve ; la chaine d’approvisionnement de la bière est à la base d’un des jeux les plus sérieux et diffusé qui soit : le Beer Game crée par le MIT dans les années 60. Une petite partie ? 

Les ami(e)s, cette Rubrique@Net n’a pas été générée (ni aidée) par de l’IA, la passion est un moteur bien plus puissant, le plaisir n’est pas un algorithme. La gazette, le site internet, le facebook (et autres) resteront des sources inépuisables d’informations et de diffusion. A vous d’en profiter et d’en faire profiter le plus grand nombre. Avant de chanter « mais oui, mais oui l’école est finie » il faudra d’abord potasser, user ses fonds de culotte sur les bancs des écoles ou sur son fauteuil d’ordi, bref, étancher votre soif de savoir. Alors à la bonne votre et bonne rentrée à toutes et à tous.

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Pierre ULTRÉ

Rubrique@net : Le mouvement CRAFT III

Le mouvement Craft, épisode III, la Revanche…

Voici enfin venir la revanche, celle des artisans brasseurs, des passionnés, des associations qui œuvrent depuis bien longtemps, de toutes les filières qui gravitent autour de la bière artisanale. La revanche des houblonniers, des malteurs, des équipementiers, tous les « petits » qui n’avaient plus droit au chapitre, tous ceux qui avaient disparu et qui maintenant renaissent ou dont le flambeau est repris avec passion et peuvent enfin s’exprimer, développer leur art, faire honneur à leurs aïeuls, laisser court à leur imagination, faire revivre le produit.

Ils prennent leur revanche sur le système, sur la marche du temps, sur leur fin annoncée, ou leur disparition à priori inéluctable, leur revanche sur la standardisation, l’ennui, la pils d’âne quoi ! Leur revanche sur les industriels qui semblent occuper tout l’espace, satisfaire toutes les demandes, être inatteignables en termes de qualité, de prix, de moyens logistiques, technologiques et légalement inattaquables, hors de portée voire même protégés. Et c’est vrai, les défaites ont été sévères, les fermetures nombreuses. Satané profit !

Cela dit, on se calme, y’a-t-il vraiment revanche ? Ne pourrait-on pas plutôt dire que la bière artisanale trouve enfin sa place et la reconnaissance qu’elle mérite ? La Craft vient combler des niches laissées vacantes par les géants (voir Rubrique N°8), quelques miettes qui ne les intéressent pas. Mais quelles miettes ! Une petite dizaine de pourcent du marché, c’est que ça commence à chiffrer quand même là dis-donc.

On assiste à des renaissances de brasseries, mais aussi à la naissance du tourisme brassicole, de la cité de la bière, la naissance de nouveaux métiers, Zythologues, Biérologues, naissance des « créateurs de contenu« , des experts, des cavistes, des bars à bière, des conseillers en stratégie. Hélas il y aura peut-être aussi des dégâts collatéraux, la bonne vieille canette en verre disparaitra-t-elle ?  Nos équipementiers résisteront t’ils à la pression asiatique ?

Ailleurs en Europe de vrais passionnés arrivent à se démarquer, Mikeller au Danemark ou Baladin en Italie depuis 1986. La Suisse est le pays avec le plus grand nombre de brasseries par habitant. Même en Allemagne où les traditions sont très présentes et très ancrées dans les mœurs le mouvement prend place. Au Royaume-Uni, pays des premiers combats, la tradition côtoie les plus modernes des Craft, n’est-il pas ?

L’association les Amis de la Bière, en assurant la défense, la sauvegarde et la promotion du patrimoine brassicole fait donc partie de ce grand mouvement mondial et devant les succès rencontrés (la liste est longue) elle peut se prévaloir d’avoir œuvré à garder l’espoir, à résister. Mettons donc de côté ces histoires de vengeance, il ne faut pas trop s’inspirer de la Bière de la Revanche lancée par Pasteur et qui a débouché sur l’avènement de la bière industrielle (Oups !)

Inspirons nous plutôt du titre d’un des premiers livres parus sur le brassage amateur et qui met en évidence le mot JOY. La joie de brasser, bon sang mais c’est bien sûr ! La joie de déguster, de partager, d’apprendre. Libre à certains de rester bloqués dans le système et de trouver ça « sensationnel »… Il va falloir continuer à le défendre, le soutenir et le faire vivre ce mouvement Craft les amis. Mais on aime ça non ? À la bonne votre mes gens et restez joyeux.

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Pierre ULTRÉ

Rubrique@net : Le mouvement craft II

Le mouvement Craft est de retour…et de retour en Europe, berceau de la bière moderne faut-il le rappeler. Un retour à la maison en quelque sorte, mais au même moment dans les années 80 la situation économique, le marché de la bière, les préoccupations des consommateurs ne sont pas les mêmes qu’aux Etats Unis. L’arrivée du mouvement Craft sera donc très différente selon les pays membres de l’Union, leur culture bière, leurs mœurs, leurs coutumes, leurs goûts et les quantités éclusées. Et ils n’étaient que 12 à l’époque !

En France, dans les 80’s la publicité inonde le petit écran et la radio, on découvre les supermarchés qui ouvrent les uns après les autres et avec eux la standardisation. Kronenbourg, Kanterbraü, Heineken, imposent leur monopole à coup de campagnes de pub très travaillées, très rythmées avec des slogans très efficaces. La loi Évin mettra un terme à cette débauche médiatique.

Mais, déjà, des artisans, des brasseries, sortent des produits décalés, hors normes, qui rencontrent de beaux succès : Duick se fait un nom dans tous les foyers du Nord avec sa bière de garde Jenlain, à la brasserie Castelain on crée la Ch’ti, on boit de l’Adelscott en 1981, on boit de la 3Monts dès 1984, de la Coreff en 85. En 1986 arrive la Choulette et les 3 Brasseurs ouvrent à Lille en proposant déjà le concept taproom , épatant !

Ce que l’on va observer en Belgique et en France c’est que, aux côtés des grosses productions de bières, des styles « oubliés » vont réapparaitre. Les bières d’abbaye tout d’abord, la Leffe va s’imposer sur le marché, jusqu’à aujourd’hui encore. Quelques années plus tard, ce sera au tour des bières triples de cartonner avec l’arrivée en 1996 de la Tripel Karmeliet bien sûr et de toutes ses petites sœurs, la brasserie Caulier refrappant un grand coup en 2010 avec la Paix Dieu, toujours plus haut toujours plus fort.

Les premiers à réellement incarner l’esprit Craft chez nous, (mais le savaient-ils ?) seront des passionnés, touche à tout, issus d’autres horizons, qui auront fait leurs armes dans leur cuisine ou leur garage comme Jérôme Dreumont qui commence à brasser à la maison en 1995, Daniel Thiriez à Esquelbecq en 96, les frères Bogaert et la brasserie St Germain en 2003, Thomas Pierre avec sa Bébête. Ils ouvrent la voie, explorent, font vivre leur passion, montrent le chemin aux autres telle la brasserie du Pays Flamand en 2006 avec la Bracine puis l’Anosteke.

Dans les années 90, des concours de bières d’amateurs ont commencé à être organisés, ils font partie des piliers de l’esprit Craft et on peut noter que celui organisé par les Amis de la bière date de 1997, chapeau ! en plein dans le mille ! Aurait-il servi de tremplin à certains ??? Le concours de St Nicolas de Port est aussi créé à cette période là et va devenir de taille nationale et s’adresser aux pros également.

Arrive enfin internet dans les années 2000. Autre pilier de la révolution Craft qui va permettre à tous les brassam d’accéder à un forum majeur animé par Jean-Luc, débroussailleur, fédérateur. On va également commencer à commander chez brouwbrouw. Les blogs, sites et réseaux sociaux amplifieront le mouvement.

Enfin un style va émerger et créer la vague, Le style IPA, (pardon Jean-Jacques, blonde à dominante houblonnée). Le grand public va commencer à s’intéresser aux petits brasseurs locaux qui sortent de bons produits finalement.

Le mouvement Craft a donc pris son essor avec pas mal d’années de décalage. Doucement mais sûrement, les mentalités, les goûts ont changés. Les investisseurs ont enfin osé, mais pas trop…car l’esprit Craft s’inscrit dans une logique de petites productions, d’indépendance, de proximité, de bouche à oreille, de partage, de collaboration, de tâtonnement, d’inventivité, de réussite aux concours, de mérite plutôt que de tapage médiatique. Que de belles valeurs devant nos yeux ébahis !

L’aventure Craft continue dans votre prochaine Rubrique@Net. Le mouvement Craft mérite bien un épisode III, la Revanche…

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Pierre ULTRÉ

Rubrique@net: le mouvement CRAFT

Les Américains avec leur modestie habituelle se présentent comme les initiateurs de ce mouvement mondial de la bière, le mouvement Craft. Ils oublient évidemment qu’ils n’ont pas été les seuls à agir ou à réagir en faveur de la bonne bière. L’Angleterre et sa Campaign for Real Ale pour sauver ses fameuses cask beer et bien sûr la France se sont dressées face à une standardisation monotone et imposée par les gros groupes et les législations. Chez nous déjà dans les années 80 une bande de copains amateurs de bonnes bières créait son association et sa Guilde pour défendre le patrimoine brassicole des Pays Bas Français…vous connaissez la suite.

En Amérique dans les années 70, des brasseurs amateurs et passionnés de vraies bières rencontraient des problèmes. Disponibilité des ingrédients, choix en bonnes bières étrangères, fortes taxes sur ces importations, monopole quasi culturel des grandes marques et de leur standardisation à outrance. Alors ces quelques brasseurs éclairés, inventifs, fédérateurs, ont commencé à chercher des solutions, à reproduire leurs bières préférées, à faire venir des spécialistes de l’étranger, à se former, partir découvrir, échanger, se regrouper, créer des clubs et des associations et défendre leur cause auprès des institutions. Un peu sur le même principe que pour l’informatique où tout était à créer ils bricolaient au fond des garages, mais tout cela avec un frein non négligeable, l’illégalité de cette pratique dans tous le États-Unis.

Ce qui s’est passé aux USA proviendrait de facteurs multiples mais un point de départ semble prédominant : à la fin de la prohibition l’activité de brassage à la maison n’a pas été dépénalisée ou détaxée, alors un jour de 1978, une loi a été signée par Jimmy CARTER qui a légalisé, défini et cadré la production de bière maison. Et l’expansion a démarré, la révolution s’est mise en marche, deux ans après ça produisait commercialement.

 En cette période propice en termes de temps libre, de hobby, de retour au fait maison, au naturel, tout était rassemblé. La fierté de pouvoir rattraper le retard qu’ils avaient accumulé par rapport aux autres nations les a d’autant plus motivés, et après avoir réussi à copier leurs bières préférées ils sont passés à la renaissance de styles oubliés, puis à la création, l’innovation. Des nouveaux styles, de nouveaux houblons, de nouvelles méthodes, des foires, des salons, des fêtes de la bière c’était parti pour un vrai show à l’américaine. Le marché existait, ils se sont donc tout approprié et en bons capitalistes ils ont mis en place un bisness de dimension nationale, du producteur jusqu’au consommateur et les autres pays ont suivi le mouvement (voir la Rubrique N°3 En voyage).

Des personnalités se sont particulièrement distinguées, Charlie PAPAZIAN nous est présenté comme un quasi évangélisateur, il a formé des dizaines de brasseurs, écrit des livres comme The Complete Joy of Homebrewing mais aussi fondé la American Homebrewer Association en 1978, lancé la revue Zymurgy en 1979, crée le premier festival bière en 1982 le Great American Beer Festival. Des passionnés comme Fred ECKHARDT auteur de Amateur Brewer en 1976 ou Merlin ELHARDT, créateur du premier club de brasseurs amateurs The Maltose Falcons en 1974, ont milité et donné ses lettres de noblesse au mouvement, motivé d’autres personnes comme Jeff LEBESCH à venir chercher des idées jusqu’en Belgique et fonder New Belgium Brewing en rentrant en 1988, passant ainsi du statut d’amateur à professionnel comme de nombreux autres.

Donc oui, on peut le dire, les Américains sont à l’origine de ce mouvement, de cet élan, de cette énergie nouvelle, ils ont ouvert une nouvelle voie dans la façon d’aborder le brassage, la façon de penser bière, de la consommer, de la commercialiser. Le Smithsonian Institute a d’ailleurs crée une initiative sur l’Histoire du brassage Américain, des écrivains et connaisseurs ne s’y sont pas trompés et ont accompagné, décrit, guidé cette nouvelle culture, Michael JACKSON, Stan HIERONYMUS et toute une sacrée liste (187) de beer writers.

L’aventure continue dans votre prochaine Rubrique@Net.

La bière Craft mérite bien un épisode II, le Retour….

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Pierre ULTRÉ

Rubrique@Net : Les Géants

Monsieur et Madame Gayant, géants connus et reconnus, avaient une brasserie à leur nom il y a peu encore mais qui déjà faisait figure de petit poucet face aux géants du marché. ABinBev, Heineken et Carlsberg nous sont présentés comme des mastodontes, des multinationales tentaculaires hyper communicantes, aux bénéfices records. Cependant le produit lui-même, la bière, avouons-le, n’a que peu d’intérêt gustatif ce qui contraste avec leurs incontestables succès et tout le tapage qui en est fait. Mais voilà, ces brasseries ont aussi un passé historiquement important voire fondateur, sont porteuses de nombreux emplois et soutiennent des actions et des œuvres intéressantes, il faut savoir mettre de l’eau dans son vin… d’orge.

Les géants brassent. Les chiffres donnent le tournis et atteignent des sommets tels qu’ils deviennent invérifiables (ABinbev dépasserait les 500 millions d’hectos) ces mêmes chiffres montrent également que d’autres mastodontes, moins visibles, sont bien là cachés dans leurs ombres. Les marchés asiatiques et américain très porteurs permettent à d’autres géants de coexister, on trouvera China Winter Brewery, Tsingtao ou Molson-Cors et les coulisses de la profession ne sont pas aussi limpides que leurs productions. Rachats, alliances, partage des marchés, actionnariats, entrées au capital, productions de bières sous licence, on ne nous dit pas tout, vous pensez bien.

Les géants dévorent. Le cas de Grimbergen partagé entre Alken-Maes (Heineken) et Carlsberg est parlant et maintenant voilà que les pères de l’abbaye produisent également sur place, bonjour le patacaisse ! Pour le reste il suffit de voir la liste des brasseries qui font partie de leur giron pour comprendre leur façon de grossir tout en maitrisant la concurrence, c’est fort.

Les géants aiment le sport. Ils le font savoir, l’association bière et foot, coupe d’Europe de rugby ou Tour de France n’a jamais autant fonctionné, même si on se demande encore quel est le rapport. Sport et alcool ne font pas bon ménage, alors quoi ? C’est de la 0.0% me direz-vous, c’est écrit dessus et tout autour des terrains. Ne cherchons plus, le mondial est là pour le prouver, au Qatar on brasse aussi …un tout autre liquide.

Les géants ont du cœur (ils ont tout c’est dingue !). Des fondations, des œuvres caritatives, ils soutiennent la culture, les artistes ou d’autres brasseurs victimes du confinement, valorisent leur glorieux passé et payent le chauffage des établissements partenaires. Ils œuvrent pour l’équité, la diversité, l’inclusion de leurs employés… »entrainant un engagement accru, ce qui améliore la performance commerciale » (ce n’est pas moi qui le dis).

Les géants veillent à garder leur avance. Ils investissent dans la recherche et l’amélioration continue pour se tenir au premier rang, adoptent les méthodes de l’industrie tel le Lean management pour améliorer leur qualité, leur rentabilité. Ils créent de nouvelles variétés, déposent des brevets, inventent de nouvelles techniques, sont à la pointe dans leur domaine industriel, scientifique, commercial, financier. Alors le mouvement Craft et sa multitude de petit poucet qui leurs grapille des parts de marché ça doit les chatouiller un peu mais c’est toujours l’union qui fait la force, ils ne jouent pas vraiment dans la même cour. Un peu de craft au catalogue suffira bien pour le rapport annuel (à rallonges).

D’autres géants plus discrets s’occupent eux de l’orge, du malt, du houblon, de la levure, ils sont de taille mondiale également et font moins de remous, les dividendes sont là et de la même manière ils conduisent leurs affaires aux quatre coins de la planète. Une malterie française en Ethiopie maltant l’orge locale on pourrait croire à une vieille blague, mais non, on peut même ajouter que c’est un des plus gros producteurs de …houblon ! Autour de tout ça gravitent des fabricants de produits phytopharmaceutiques, des banques, des entreprises d’investissement, des familles, autant dire des géants qui arrivent à rester très bien cachés.

Alors c’est vrai, les géants semblent toujours indestructibles mais l’histoire est là pour nous rappeler que depuis David et Goliath leur talon d’Achille ce sont …leurs pieds d’argile. Tout ce petit monde bouge et bougera encore, grossira, mutera, éclatera ou disparaitra au grès des marchés, des banques, des stratégies et des conjonctures économiques, une véritable saga pour certaines brasseries.

En attendant, nous pouvons faire ce qu’ils n’ont pas le temps de faire, c’est à dire déguster, profiter et partager, discuter, rêver et aimer, prendre notre temps pour lire la Gazette et rigoler autour d’une bière, La Géante par exemple !         À découvrir en cette période les bières d’hiver ou de Noël.

 Santé et meilleurs Vœux pour 2023.

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Pierre ULTRÉ