Superstar de la tendance actuelle, il explose les standards, les règles, les codes.
Sous toutes ses formes, de toutes origines et de tous dosages, le houblon est en ébullition…
Qui l’eut cru ?
Son commerce se globalise, sa culture se relocalise.
Hop! Overdosé dans la Mikkeller 1000, ou avec d’improbables parfums comme le Nelson-Sauvin, il est multi-associé dans La Dix. Sa présence doit s’afficher, c’est un argument commercial. Raoul le chantait déjà : l’amer monte…
Les Américains sous l’impulsion du mouvement craftbeer nous concoctent des variétés à ne plus s’y retrouver dans les tableaux.
Les Allemands ne sont pas en reste et les Japonais font rêver avec leur Sorachi.
Les Français sont présents aussi, et soufflent le Mistral…
Au naturel, le houblon se présente sous forme de cônes mais les industriels et leur sacrosainte rentabilité le métamorphosent à coup d’hydroxyde de magnésium, de solvant hexane ou éthanol de CO² à haute pression ou encore de solutions alcalines au sel de potassium.
A croire que nos chers pellets seraient destinés à finir ….dans le poêle.
Côté amertume, les IBU tirent sur les EBU et on nous conseille même, mes chers compatriotes, de voter pour le RBR, la relativité de l’amertume.
Côté concurrence, le houblon Amarillo fait face au houblon Zeus, de A à Z, de l’Admiral au Zithos tout l’alphabet est pris, il ne reste que le X ….avis aux amateurs.
Des noms très imagés sont déposés :
Glacier, Ella, Magnum, Perle, Melba, Mosaïc, Sterling, Herkules, Apollo, Falconer’s, Millénium, Pioneer, Galaxy, Comet, Crystal, Challenger, Cascade, Dr RUDI, Eureka, Bravo Ultra.
Arrivent aussi maintenant les noms de code : GJ2, GR50, GS10, P10-9.
Certains passent aux houblons maison ou encore aux houblons sauvages. En effet on en trouve partout, mais pas tout le temps. Baladez vous autour de chez vous à la saison du FIBA, humez l’air, on peut sentir sa présence. Congélation autorisée en sac hermétiques pour garder ses parfums et surtout ne pas parfumer toutes les autres denrées du congélo.
Acide Alpha, acide Bêta, humulone, cohumulone, adhumulone, huiles essentielles, lupuline, lupulin et lupulone un vrai cocktail, une usine à chimie et à chimistes.
Et tant pis pour les quelques cônes qui finiront dans l’oreiller de grand-mère ou en déco façon estaminet, en sauce , en confiture ou en plats divers et variés, alimentant toute une littérature et certains autres débordements ʺ d’ outres ʺ atlantiques….
jusqu’à la cassure.
Devant tant d’abondance, chers amis, je pense que nous pouvons conclure sans risque que pour les brasseurs, Saaz’ présente plutôt bien.
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Pierre ULTRÉ